vendredi 24 mai 2013

tract du centre hospitalier du sud gironde Langon La Réole du 24 mai

      

du Centre Hospitalier 
du Sud Gironde        
BP 90055              
33192 La Réole Cédex



Tél : 05 56 61 52 87 & 05 56 76 34 14


LA PESTE OU LE CHOLERA ?
Le PRE mis en place en début d’année pour un déficit estimé à + d’1 million d’euros et ramené miraculeusement à 50 000 euros a provoqué la mise en place d’une mission d’audit.
Comme nous le craignions et dénoncions dans notre dernier tract, cette mission financée pour 50 000 euros par les services du ministère a sorti de son chapeau 2 scénarii qui collent à la politique de santé actuelle : restructuration et fermetures de lits !
On nous demande de choisir entre les 2 dont les grandes lignes sont :
-fermeture de lits de chirurgie à Langon et de médecine à La Réole
-ouverture de 6 lits d’UHCD, 2 lits de SSC, de lits d’hôpital de jour, de semaine et de 12 ou 13 lits de soins gériatriques.
Nous ne pouvons que nous réjouir d’ouverture de lits. Mais en fermer NON !

Les lits de médecine gériatriques, selon les choix, seraient à la place des lits de chirurgie (à Langon) ou de médecine C (à La Réole). Ce sont des « kits » à voter en l’état.
En fonction des besoins, les personnels seraient déplacés d’un site ou d’un service à l’autre ! Quand on se rappelle l’autoritarisme qui a prévalu au déplacement des personnels administratifs langonnais à La Réole en 2010, on est en droit de s’inquiéter sur l’écoute du souhait des agents …

Et tout ceci pour « sauver l’hôpital » nous dit-on !
La fusion était déjà pour « sauver l’hôpital » !

Les instances  (CTE et Conseil de Surveillance) qui doivent donner un avis consultatifs se tiendront après la décision du Directoire qui est la seule instance décisionnaire. Les votes de ces 2 instances ne serviront donc à rien !!! 
Quelle pérennité pour les urgences, la radio et la pharmacie sur le site réolais avec ces fermetures de lits actifs ? Quelles garanties pour les emplois ? Quelle prise en charge des usagers proches du site réolais ?

Nous ne pouvons malheureusement que constater les conséquences de la fusion que nous avions été les seuls à dénoncer et à nous opposer en votant contre.

Quelle assurance de maintien définitif des services actifs sur Langon avec le projet d’installation d’une clinique privée avec un plateau technique performant dans le nouveau quartier de la Gare St Jean à Bordeaux avec une rapidité d’intervention sur le territoire du Sud Gironde ?
La CGT, dans son rôle de défense des intérêts des personnels et des usagers, dénonce ces manipulations. La CGT ne sera pas  partie prenante de la casse du service public et du démantèlement du CH du Sud Gironde.

vendredi 17 mai 2013

info sur l'accord ANI

Le constat est terrible : selon Gérard FILOCHE 


Lisez plutôt ...


 http://www.filoche.net/2013/05/11/examen-du-projet-de-loi-apres-la-cmp-commission-mixte-paritaire-avant-le-vote-du-14-mai-compare-a-l%E2%80%99ani-quelques-reculs-de-plus/#.UZBp9UinQo4.twitter

Examen du projet de loi après la CMP (commission mixte paritaire) avant le vote du 14 mai : comparé à l’ANI, quelques reculs de plus


http://www.filoche.net/2013/05/11/examen-du-projet-de-loi-apres-la-cmp-commission-mixte-paritaire-avant-le-vote-du-14-mai-compare-a-l%E2%80%99ani-quelques-reculs-de-plus/#.UZBp9UinQo4.twitter


Le constat est terrible : selon Gérard FILOCHE 

il y a même un recul par rapport à l’ANI 


Lisez plutôt ...



Comparaison entre l’ANI et la dernière mouture sortie de la CMP. Donc aprés le Sénat. Avant le vote final du 14 mai !


Le constat est terrible :


1/ la quasi totalité de l’ANI est passée sans modification

2/ des « avancées » très mineures adoptées à l’Assemblée nationale ont été annulées (sur le temps partiel)

3/ encore plus incroyable et sans doute passé complètement inaperçu – les administrateurs salariés des grosses boîtes
non seulement n’auront pas la protection contre le licenciement introduite par l’assemblée nationale mais perdent
la protection qu’ils tenaient du code du commerce avec la nécessité d’obtenir l’accord des prud’hommes en référé !

Et comme l’interdiction d’être en même temps DP, membres du CE ou DS a été maintenue,
ils n’ont aucune protection contre le licenciement !;


4/ l’amendement obligeant à ce que la détaxation des CDI soit au moins compensée par la taxation des
CDD a été annulé


5/ il y a même un recul par rapport à l’ANI  : l
    >>> a validation tacite de l’accord pour les licenciements collectifs de plus de 10 salariés,
non prévue par l’ANI.

Un élément essentiel d’appréciation : par cette loi (et la future constitutionnalisation de la primauté de la négo
ciation sur la loi), les accords collectifs, fussent-ils signés par des syndicats non représentatifs et/ou sous
le chantage à l’emploi, prennent force de loi.

En dehors d’un rapport de forces favorable (comme en 36, 45 ou 68), le patronat ne les signe que s’ils lui
sont favorables.

Pour autant, l’expérience montre que, souvent, même ces accords-là ne sont pas respectés par les employeurs.

La logique (et le droit en vigueur) indique que la violation de ce qui fait force de loi devrait
être sanctionné, notamment par le contrôle et les procès-verbaux de l’inspection du travail.
Or, ici, il n’en est rien, ce qui achève la démonstration du recul qu’est l’ANI et sa traduction dans la loi.

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Article 1 du projet de loi : Couverture complémentaire santé et prévoyance


L’amendement qui précise que, pour la couverture minimale, pour chaque risque (comme un de nos amendements le prévoyait), les garanties doivent être au moins aussi favorables que celles prévues par le nouvel article L.911-7 de la sécurité sociale, n’apporte rien car, contrairement à notre amendement sur cet article qui prévoyait que le minimum était la moyenne, pour chaque risque, des garanties des salariés déjà couverts, cet article se contente de renvoyer à un décret le montant minimal des prises en charges
L’amendement qui prévoit la participation de l’employeur illustre bien ce qui a guidé les amendements (ne pas toucher à l’essentiel pour le MEDEF) : l’ANI prévoyait 50 employeur/50 salarié (au lieu de 57/43 en moyenne actuellement), l’avant-projet de loi renvoyait à un décret la fixation d’un minimum pour la part de l’employeur, le projet de loi stipule que « L’employeur assure au minimum la moitié du financement de cette
couverture » ; ce qui entérine, par la loi, le 50/50.
Même chose pour le renvoi à un décret des modalités de la mise en concurrence des organismes pour l’attribution du marché. A cet égard, le compte rendu des débats sur ce point à l’Assemblée nationale le 9 avril montre bien que le texte entame peu la « liberté de choix » de l’organisme assureur par l’employeur : ainsi l’UDI se félicite de ce que « le Gouvernement a bien voulu apporter des précisions permettant de mieux faire valoir la liberté de l’employeur »



Article 2 : définition de la formation professionnelle

L’amendement consistant à ajouter à l’article L.6111-1 du code du travail, s’agissant de la formation professionnelle : « Elle constitue un élément déterminant de sécurisation des parcours professionnels et de la promotion des salariés. » est un amendement d’inspiration patronale : si vous ne trouvez pas de travail ou si vous n’obtenez pas de promotion, c’est votre faute… « jamais assez formés » est le leit-motif permettant à la fois de culpabiliser les salariés et de camoufler les responsables du chômage.



Article 2 : compte personnel de formation
L’amendement précisant que « le compte est alimenté : 1° Chaque année dans les conditions prévues pour le droit individuel à la formation aux articles L. 6323-1 à L. 6323-5 », à défaut d’une avancée, permettra peut-être d’éviter l’interprétation possible de l’ANI (120 h pour 42 ans au lieu de pour 6 ans)

Il reste qu’une nouvelle disposition, non prévue par l’ANI et par l’avant-projet de loi (« Avant le 1er janvier 2014, les organisations syndicales d’employeurs et de salariés représentatives au niveau national et interprofessionnel procèdent aux adaptations nécessaires des dispositions conventionnelles interprofessionnelles en vigueur et le Gouvernement présente un rapport au Parlement sur les modalités de fonctionnement du compte personnel de formation et sur les modalités de sa substitution au droit individuel à la formation mentionné aux articles L. 6323-1 à L. 6323-5 du code du travail »), indique bien qu’il va y avoir une substitution au DIF et que les responsables syndicaux CGT du secteur de la formation ont alerté sur les risques qu’une substitution soit le paravent d’une disparition. Cela les inquiétait notamment car ils soulignaient que le DIF n’était pas financé a priori et l’amendement indiquant que « l’Etat ou la région » pourront faire des « abondements complémentaires » semble aller dans ce sens du désengagement patronal.




Article 3 : mobilité volontaire sécurisée

Pour cette mobilité externe, l’amendement de l’UMP rejeté montre bien qu’il s’agit non d’un droit supplémentaire mais d’un moyen supplémentaire pour les employeurs de se débarrasser de salariés. L’UMP demandait quel serait l’employeur responsable de la rupture du contrat de travail (l’ancien ou le nouveau) au cas où l’ancien refuserait de réintégrer le salarié…A cet égard, la réécriture de l’ANI (le salarié retrouve une rémunération « qui ne peut être inférieure à celle de son emploi antérieur ») par le projet de loi (le salarié retrouve une rémunération « au moins équivalente ») n’est pas une avancée : plus encore que l’ANI, elle laisse la voie ouverte à une latitude de l’employeur sur les heures (complémentaires ou supplémentaires) ou sur les primes




Article 4 : consultation du comité d’entreprise

Le principe de délais de consultation fixés par accord avec le comité d’entreprise reste.Ajouter à l’article L.2323-3 que ce délai d’examen doit être « suffisant » (en enlevant cette disposition qui figure actuellement à l’article L.2323-4) n’ajoute rien, pas plus que la mention qu’ils ne peuvent être « inférieurs à 15 jours » (ce qui est bien le moins). Il est indiqué qu’en l’absence d’informations suffisantes, le comité peut saisir le juge des référés, mais celui-ci a 8 jours seulement pour répondre et le délai préfix prévu n’est pas modifié (« Cette saisine n’a pas pour effet de prolonger le délai dont dispose le comité pour rendre son avis. ») !


Article 4 : délai d’expertise

L’ANI, l’avant-projet de loi et maintenant le projet de loi instituent un délai fixe pour l’expertise, fixé par accord ou, à défaut, par décret. Le projet de loi a juste ajouté « raisonnable » pour ce délai…et il limite en plus le temps d’appréciation de l’expert puisqu’un décret va prévoir un délai (à l’intérieur du délai « raisonnable ») au-delà duquel il ne pourra plus demander «à l’employeur toutes les informations qu’il juge nécessaires à la réalisation de sa mission »


Article 4 : instance de coordination des CHSCT

Le nombre de représentants des CHSCT d’établissement à cette instance de coordination, non fixé par l’ANI, a été augmenté par rapport à l’avant-projet de loi, mais outre que cela concerne très peu d’entreprises, cela ne change rien à la question de la suppression de l’expertise pour chaque CHSCT.
A cette « simplification » pour l’employeur, l’avant-projet de loi avait ajouté la substitution de l’instance de coordination aux CHSCT pour plusieurs consultations obligatoires. Là aussi, on doit apprécier à sa juste valeur la pédagogie de la vaseline : alors que l’avant-projet de loi écrivait : « Cette consultation se substitue aux consultations prévues aux articles L. 4612-8, L. 4612-9, L.4612-10 et L. 4612-13. », le projet de loi stipule que l’instance de coordination « peut rendre un avis au titre des articles L. 4612-8, L. 4612-9, L. 4612-10 et L. 4612-13 »
D’autant que, tant sur le nombre que sur le fonctionnement, un nouvel article L.4616-5 du code du travail prévoit en outre qu’ « un accord d’entreprise peut prévoir des modalités particulières de composition et de fonctionnement de l’instance de coordination »




Article 5 : représentants des salariés dans les CA et Conseils de surveillance de très grandes entreprises

L’ANI et l’avant-projet de loi prévoyaient deux représentants pour les conseils dont le nombre de membres est supérieur à douze, et un dans les autres cas. Le projet de loi a ajouté « au moins » devant ces deux nombres…sans commentaire.

Par contre, un recul après une avancée au niveau de l’assemblée nationale : celle-ci avait, comme le proposait notre amendement, ajouté une protection en cas de licenciement, celle commune à tous les représentants du personnel (l’ancien article L.225-33 du code du commerce avait été réécrit en ce sens : « L’administrateur élu par les salariés ou désigné selon les modalités prévues à l’article L. 225-27-1 du présent code bénéficie de la protection contre le licenciement prévue à l’article L. 2411-1 du code du travail. »)Non seulement le Sénat et la CMP ont supprimé cette nouvelle protection mais ont également abrogé l’ancien article L. 225-33 qui soumettait le licenciement à la décision du conseil de prud’hommes (ancien L. 225-33 : « Sauf en cas de résiliation à l’initiative du salarié, la rupture du contrat de travail d’un administrateur élu par les salariés ne peut être prononcée que par le bureau de jugement du conseil des prud’hommes statuant en la forme des référés»)Ces nouveaux représentants du personnel, qui ne pourront en vertu de l’ANI et de la loi, pas être délégués du personnel, membres du comité d’entreprise ou délégués syndicaux (interdiction reprise de l’article L.233-30 du code de commerce) n’auront donc aucune protection !




Article 6 : droits rechargeables à l’assurance-chômage

Rien de plus que l’ANI : la recharge peut n’être que partielle (ANI : « conserver le reliquat de tout ou partie de leurs droits » ; AN : « Les droits à l’allocation d’assurance non épuisés, issus de périodes antérieures d’indemnisation, sont pris en compte, en tout ou partie »), et tout est renvoyé aux négociations sur l’assurance-chômage.



Article 7 : taxation et détaxation des contrats

La seule modification introduite à l’Assemblée nationale était l’instauration d’une règle : « Les taux mentionnés au deuxième alinéa doivent être fixés de sorte que le produit des contributions ne soit pas diminué ». Cette règle trop floue, sans contrôles et sans conséquences, au point qu’on pouvait avancer qu’elle ne permettrait sans doute pas d’éviter que les employeurs soient globalement bénéficiaires, entre les contrats CDD taxés et les CDI détaxés, comme il résultait des premières projections du MEDEF, a dû cependant déplaire au MEDEF :retirée au Sénat et à la CMP. Pactole.





Article 8 : temps partiel

Positif, mais très limité en pratique, à l’article L.3123-16 du code du travail, il a été, sans l’expliciter, retiré une des façons de déroger par accord collectif au nombre et à la durée des interruptions d’activité. L’accord ne peut plus le prévoir « expressément », mais aux seules conditions antérieures (définition des amplitudes horaires et de leur répartition dans la journée de travail).

Pour le reste, les reculs de l’ANI, explicites ou implicites, sont confirmés.

Un des reculs que nous redoutions au vu de la rédaction de l’ANIla possibilité (article L.3123-19 modifié) de remplacer la majoration de 25% au-delà du 1/10ème de la durée prévue au contrat par une majoration de 10% (même si cela est tempéré par l’obligation d’un accord « étendu ») : « Une convention ou un accord de branche étendu peut prévoir un taux de majoration différent, qui ne peut être inférieur à 10 %.

Un autre recul que nous redoutions est confirmé par le projet de loi :

les heures de « complément » par avenant au contrat de travail, pourront ne pas être majorées. Un amendement voté à l’Assemblée nationale et au Sénat prévoyait une majoration « d’au moins 25% » pour les seuls quatre derniers avenants (sur huit possibles par an). Mais, en CMP, il y a eu retour au texte de l’ANI (« taux de majoration éventuelle des heures incluses dans le « complément d’heures ») et de l’avant-projet de loi : « La convention ou l’accord : b) Peut prévoir la majoration salariale des heures effectuées dans le cadre de cet avenant »

Un autre recul, qui va au-delà de la date prévue par l’ANI (date de l’entrée en vigueur de l’ANI) , la possibilité pour l’employeur, jusqu’au 1er janvier 2016, de refuser à un salarié la durée minimale de 24 heures en invoquant un motif économique lié à son activité ( « jusqu’au 1er janvier 2016, sauf convention ou accord de branche conclu au titre de l’article L. 3123-14-3, la durée minimale prévue à l’article L. 3123-14-1 est applicable au salarié qui en fait la demande, sauf refus de l’employeur justifié par l’impossibilité d’y faire droit compte tenu de l’activité économique de l’entreprise »)




Article 10 : Mobilité interne

Une évolution intéressante du point de vue sémantique : avant la recodification du code du travail en 2007, les obligations de l’employeur étaient rédigées avec des verbes idoines (« devoir » faire, « être tenu de » faire…). La recodification a systématiquement supprimé ces verbes en se limitant à l’indicatif du verbe d’action (l’employeur « fait »…). Ici, pour la négociation sur la mobilité interne, le projet de loi écrit : « L’employeur peut engager une négociation… » alors que l’avant-projet de loi se contentait de « L’employeur engage une négociation… ».
D’où l’on peut tirer au moins une conclusion : l’aveu, involontaire, que cette négociation est une mauvaise chose.

Les « avancées », entendues ici et là dans les médias, sur la prise en compte dans l’accord de la situation personnelle et familiale étaient déjà incluses dans l’ANI et l’avant-projet de loi ; elle est juste mentionnée deux fois au lieu d’une.

L’avancée réelle (le refus de mobilité entraine un licenciement pour motif économique et non plus pour motif personnel) mais limitée (le licenciement reste individuel même si plusieurs salariés sont concernés) était déjà dans le texte proposé à l’Assemblée nationale.




Article 12 : Accords de « maintien dans l’emploi »

La aussi, de la « pédagogie » : est-ce une avancée que de prévoir dans l’accord « les conditions dans lesquelles fournissent des efforts proportionnés à ceux demandés aux autres salariés » les dirigeants salariés et les actionnaires, étant précisé en outre que pour ces derniers, ces « efforts » doivent se faire « dans le respect des compétences des organes d’administration et de surveillance» ?
L’amendement instituant une « clause pénale » n’est pas une avancée car elle était incluse dans l’annexe à l’ANI.
D’autre part, cette clause pénale est en fait la clause civile de l’article 1226 du code civil (« La clause pénale est celle par laquelle une personne, pour assurer l’exécution d’une convention, s’engage à quelque chose en cas d’inexécution. »), est sans grande portée car c’est l’employeur qui en fixera « le montant et les modalités d’exécution » dans l’accord que les organisations syndicales ou les salariés mandatés seront contraints de signer par chantage à l’emploi. Et cette prétendue « avancée » est en fait un recul car, en échange de ce montant, l’employeur pourra ne pas maintenir l’emploi ! («lorsque l’employeur n’a pas respecté ses engagements, notamment ceux de maintien de l’emploi… »)


Article 13 : licenciements collectifs pour motif économique

L’avant-projet de loi avait fixé à 8 jours le délai de validation par le Direccte de l’accord collectif ; le projet de loi le fixe à 15 jours, cela ne change rien quant à l’insuffisance de temps pour l’administration de contrôler cet accord.
Et, nouveau reculen adoptant la même règle que pour l’homologation du document unilatéral de l’employeur dans l’ANI, le projet de loi a ajouté une validation tacite de l’accord là où l’ANI ne disait rien.




Article 15 : critères pour l’ordre des licenciements

Encore de la pédagogie pour camoufler l’inacceptable. L’ANI disait : « L’employeur est fondé, pour fixer l’ordre des licenciements, à privilégier la compétence professionnelle sous réserve de tenir également compte des autres critères fixés par la loi ». L’avant-projet de loi disait : « L’employeur peut privilégier un de ces critères, en particulier celui des qualités
professionnelles, à condition de tenir compte de l’ensemble des autres critères prévus par le
présent article ». Et le projet de loi : « L’employeur peut privilégier un de ces critères, à condition de tenir compte de l’ensemble des autres critères prévus au présent article ».
Cacher ce critère que l’on ne saurait voir, mais que l’employeur pourra utiliser désormais en toute légalité et de façon « privilégiée ».

RESTE INCHANGEES par rapport à l’ANI (à titre d’exemple) :
La création d'un « conseil en évolution professionnelle », mis en œuvre « au niveau local », dans le« cadre » du « service public
de l'orientation", nouveau fromage pour les sous-traitants du service public et fossoyeurs des CIO (article 2)
La rupture considérée comme une démission en cas de non retour du salarié dans l’entreprise suite à la mobilité externe
« sécurisée » (article 3)
les dispositions régressives sur les prud’hommes (article 16)
les dispositions régressives sur les délais de mise en place des IRP (article 17)
les dispositions régressives sur le CDII (article 18)

vendredi 10 mai 2013

Lettre ouverte à Mme FAURE Martine Députée du sud gironde

Lettre ouverte à Mme FAURE Martine Députée
Le code du travail c’est la santé,
ne rien faire contre l’ANI ce n’est pas la conserver !


Madame la Députée,


Le 29 mars 2013 vous avez reçu une délégation composée de militants de l’UL CGT, des syndicats CGT des hospitaliers du Sud-Gironde, du Mouvement de sauvegarde des services publics en Sud-Gironde et de l’association Notre Santé En Danger. Deux thèmes ont été abordés. L’un était prévu, l’état et l’avenir du système de santé ; L’autre s’y est judicieusement rajouté, l’étude par l’assemblée de la loi de sécurisation de l’emploi, rejeton de l’ANI (Accord National Interprofessionnel)

Un tableau alarmant vous a été dressé par les personnels hospitaliers.
Nous résumons en rappelant :
Que de Plan de Retour à l’Equilibre (PRE), en Plan d’Amélioration des Résultats (PAR), en « mission d’appui » les personnels soignants font le constat de l’insuffisance des moyens en personnels provoquant une dégradation des conditions de travail et par là-même des soins fournis.
-Le service des urgences est saturé à Langon
-Le manque de personnel engendre des formes de maltraitance (non prise en charge des malades non autonomes pour les repas, la toilette…) dans tous les établissements du Sud-Gironde.
Ces plans ne tiennent pas compte de la vétusté de certains bâtiments et rien n’est prévu par exemple pour la rénovation rapide des chambres du service de médecine à La Réole.
L’ensemble de la délégation a rappelé que l’abrogation de la loi Hôpital Patients Santé Territoire (HPST, dite loi Bachelot), était une étape indispensable pour reconstruire un système de santé humain et solidaire. Avant d’être Ministre, Mme Marisol TOURAINE était très critique concernant la loi HPST. Le ministère n’envisage toujours pas de remettre en cause cette loi ! De même, la décision annoncée « d’encadrer les dépassements d’honoraires » a abouti à un texte destiné à ne pas trop heurter les médecins dépasseurs ce qui n’a rien changé « sur le terrain » !
L’objectif de baisse des dépenses publiques ne va qu’amplifier la dynamique d’étranglement financier des hôpitaux, des structures publiques et associatives de santé et du médico-social, et fait planer la menace de graves remises en cause du financement de la Sécurité sociale.

Sécurité sociale, complémentaires de santé et l’ANI, quels liens ?

Les complémentaires santé ont contribué à masquer le désengagement de la Sécurité Sociale dans la prise en charge des dépenses de santé, ont facilité les dépenses mal remboursées ( vignettes jaunes…) par la Sécurité Sociale, ainsi que l’inflation des dépassements d’honoraires. La généralisation de ces complémentaires va amplifier ce mouvement. La plupart des contrats seront attribués à des compagnies d’assurance privées avec bien sûr la disparition du principe de solidarité « chacun contribue selon ses moyens et est pris en charge selon ses besoins ».
La généralisation des complémentaires participe déjà à la privatisation rampante de la Sécurité Sociale et à l’enrichissement des actionnaires. Au lieu de financer des complémentaires privées, il serait plus judicieux d’alimenter les caisses de la Sécurité Sociale afin que celle-ci soit capable de prendre en charge à 100% les dépenses de santé. Ce qui a été possible en 1945 dans une France ruinée par la guerre ne le serait-il pas dans la France de 2013 ? Il est vrai que beaucoup de richesses produites par les salariés se retrouvent dans les paradis fiscaux sur des comptes privés. A quand la fin des exonérations de cotisations sociales et des exonérations fiscales ?

L’ANI, marché de dupes ou trahison ?

Ce qui est sûr, c’est que c’est un accord historique de régression sociale. Ce que des luttes, celles-là Historiques, ont conquis pour la sécurité des travailleurs, trois syndicats (CFDT, CFTC et CGC) l’ont sabordé en acceptant un Trafalgar social, signant la mort d’une majeure partie du code du travail. On est très loin de l’accord gagnant-gagnant que vantent le patronat et les syndicats signataires.
Ces « partenaires sociaux », comme les nomment les employeurs sans que lesdits « partenaires » n’y trouvent rien à redire, ont encore lâché du lest sur la bataille des mots : après avoir accepté les « plans sociaux » pour désigner des plans antisociaux, les « plans de sauvegarde de l’emploi » pour désigner des plans de licenciements, voici qu’ils acceptent de discuter de « mobilité volontaire sécurisée  » ou encore d’« Accords de maintien dans l’emploi » qui ressemblent furieusement à des accords de pré-licenciement.
Enumérons quelques mesures de régression du code du travail :
-Mobilité sans limites géographiques ou licenciement si le salarié la refuse même pour des raisons familiales.
-Licenciements facilités : les syndicats et les comités n’auront plus les moyens juridiques de s’y opposer. Réduction des délais de contestation des plans de licenciement.
-Aux Prud’hommes, les salariés ne pourront obtenir de rappel de salaire, heures supplémentaires…que sur les trois dernières années au lieu des cinq auparavant. Les Prud’hommes vont se vider car les possibilités de recours seront réduites à peau de chagrin.
-Taxation des CDD : de nombreux CDD en sont exclus et les autres très faiblement taxés.
-Temps partiels : salaires lissés sur l’année (pratique jusque-là interdite par le code du travail).
-Accord dit de maintien de l’emploi ou de compétitivité : Une façon de faire courber l’échine aux salariés ; si le patron trouve des syndicats qui signent, tout pourra varier pour une durée limitée de deux ans : le temps de travail/le salaire/l’emploi, au bénéfice de l’entreprise…, de son patron et de ses actionnaires. Pour les salariés c’est encore plus de précarité.
Arrêtons cette énumération partielle car comme le dit Gérard FILOCHE inspecteur du travail honoraire et membre du bureau national du PS : « 100% de cet accord est à jeter. J’ai recensé 54 reculs du droit du travail sur 27 articles ».

Votre vote à l’Assemblée Nationale en faveur de l’ANI

Lors de notre rencontre nous vous avions alertée sur tous les dangers potentiels que représentaient les différentes clauses de cet accord pour les salariés. Nous vous avions demandé d’intervenir pour que la loi ne reprenne pas les clauses remettant en cause de nombreux articles du code du travail et vous vous étiez engagée à nous rencontrer avant le débat à l’Assemblée Nationale pour y travailler. Il n’en n’a rien été. Le Président et le Gouvernement souhaitaient que le texte ne soit pas amendé, leurs vœux ont été exaucés. L’étude par l’assemblée a été bâclée en huit jours. Et vous avez voté en faveur de cette loi qui a été rédigée par le MEDEF pour les patrons, contrairement à 6 de vos collègues du PS qui ont voté contre et 35 qui se sont abstenus, dont Henri EMMANUELLI !
Nous venons d’apprendre que la procédure du vote bloqué a été utilisée au Sénat interdisant tout débat !
Vous aviez souhaité lors de notre rencontre que les personnels hospitaliers vous envoient des fiches précises correspondant à des faits concrets afin que vous puissiez être une courroie de transmission (selon vos termes) en direction de l’Agence Régionale de Santé (ARS) et de la Ministre. Vous comprenez que suite à votre prise de position concernant l’ANI ils se posent des questions sur votre volonté d’être leur courroie de transmission.
Nous savons qu’un autre combat nous attend, celui des retraites !

Nous faisons nôtre cette pensée de Jean-Jacques Rousseau.

C’est parce que la force des choses tend toujours à détruire l’égalité,
 que la force de la législation doit toujours tendre à la maintenir.

Recevez, Madame, nos respectueuses salutations.


Signataires : l’UL CGT  Sud-Gironde, les Syndicats CGT des Hospitaliers du Sud-Gironde, le Mouvement de sauvegarde, de promotion et de démocratisation des services publics en Sud-Gironde et le mouvement Notre Santé En Danger 33.